2015 est, pour l’instant, clairement l’année des femmes dans le rock.

Speedy Ortiz et Wolf Alice, deux groupes à grosses guitares menés par des chanteuses, ont ainsi offert deux des plus beaux albums de ce premier semestre.
Comme les deux précédents,Dilly Dallyest également un groupe mixte emmené par une voix féminine, et provient de Toronto et de sa scène hyperactive (si vous n’avez pas encore découvert Alvvays – encore une femme derrière le micro -, on vous conseille vivement de vous y mettre).

« Desire » est donc le premier missile du groupe, à deux mois de la sortie de son premier album, le 9 novembre prochain. Un long larsen annonce la déflagration à venir, à savoir une sorte de Pixies à l’esthétique punk : les mélodies de guitares empruntant au combo de Boston, à la fois agressives et détendues. Sur le refrain, Katie Monks hurle à pleins poumons, semblant s’éroder la gorge. Sa voix est une formidable décharge qui éclate avec férocité et envie, évoquant Courtney Love, qui, on a tendance à l’oublier, faisait preuve d’un organe sismique à l’époque de Hole.
L’effet est schizophrénique, entre la douceur de la voix sur les couplets et ses gémissements aériens, opposés à la violence des refrains.

English

For twelve years Katie Monks and Liz Ball have been connected through music. A sister-like bond that requires no words. The two Toronto-based musicians met in high school over a common love of legendary bands like The Pixies, scrawling lyrics and poetry to mimic their heroes. Both self-taught guitarists, Ball and Monks also idolized the lackadaisical sorrow of Kurt Cobain, Christopher Owens and Pete Doherty, slowly manifesting that admiration into their own band they called Dilly Dally.