Baio
Depuis 2006, Baio s’est surtout fait connaître en tant que bassiste de Vampire Weekend, le fameux groupe new-yorkais qui a remporté un Grammy pour son troisième album, Modern Vampires of the City. Pendant les périodes creuses entre deux tournées, Baio a cependant senti monté en lui une certaine impatience, le désir d’explorer sa propre voix loin des autres membres du groupe.
Il sort alors son premier album solo en 2015 « The Names » qu’il décrit comme “une prise de conscience de mes influences et des choses que j’aime” – un univers assez différent de celui de Vampire Weekend. Si on peut reconnaître ses influences dans son jeu de basse, comme en a témoigné un précédent EP, Sunburn (2012), ce qui frappe le plus dans ce premier essai en solo c’est à quel point il se démarque de son travail avec le groupe.
Au travers de neuf titres, Baio a voulu revenir, en partie, à la musique électronique qu’il avait tant apprécié en tant que DJ pendant ses années d’études, mais aussi aller à la découverte de son propre style en tant qu’auteur et interprète pour créer quelque chose de nouveau qui ne se range pas facilement dans une catégorie précise. “Ce que je voulais c’est que ce soit ni un album solo, ni celui d’un groupe ou d’un producteur, mais un mélange des trois. Je voulais créer un espace où presque tout pouvait arriver,” dit-il.
C’est vers la fin 2013 qu’il a commencé à écrire ces chansons qui s’inscrivaient en quelque sorte dans une continuité avec la période de transition qu’il traversait dans sa vie. “Lorsque je revenais à la maison après une tournée avec Vampire Weekend, je composais un ou deux instrumentaux que j’emportais ensuite avec moi en tournée,” confie Baio, “Puis en voyageant je les écoutais tout en essayant de trouver des mélodies, d’écrire des paroles.”
A l’époque l’album était encore une énigme pour lui. “Lorsqu’on travaille sur la musique, tout part souvent au départ d’une espèce d’explosion d’inspiration et ensuite on se retrouve à résoudre un puzzle,” explique Baio. Pourtant, dès le départ, il savait qu’il voulait que The Names soit un disque compact, intense et vital, d’une durée de 40 minutes environ, comme beaucoup de ses albums préférés de Roxy Music ou Can. Il voulait aussi construire une forme de progression narrative dans les chansons, “Le disque démarre donc sur des notes sombres,” dit-il, “et s’achève sur de belles chansons d’amour.”
Il souhaitait également montrer son éclectisme et proposer une collection de chansons riches et variées. En guise d’exemple, il évoque le titre I Was Born in a Marathon “qui démarre sur de la techno explosive, un peu comme si les premières minutes du morceau avait été effacées, avant de s’achever en douceur à la guitare acoustique”, ou encore ses expérimentations vocales, essayant différentes façons d’utiliser sa voix sur plusieurs titres, “un peu comme un producteur qui aurait fait appel à plusieurs chanteurs dans un disque.”
On trouve dans cet album de pures chansons d’amour, et aussi d’autres qui font un clin d’œil à Dostoïevski, Kurosawa, Iggy Pop, The Cars; il y a un titre qui est pour Baio “digne d’un groupe d’un bon vieux groupe de rock, une chanson pop classique” et un “hommage à David Bowie et Bryan Ferry.”
D’autres chansons abordent aussi des sujets sérieux comme le malaise politique actuel ou la dépression, les drones militaire et aussi des questionnements sur “la relation entre moi et mon gouvernement, sur les choses avec lesquelles je ne suis pas d’accord mais qui sont mises en place au nom de ma sécurité.” Dans la chanson qui ouvre l’album, Brainwash yyrr Face (dont le titre fait un clin d’œil à Exit Through the Gift Shop) Baio se penche sur le “le lien entre la musique électronique et l’abus de certaines substances” car explique-t-il, “Il y a plein de titres super festifs qui parlent de gens qui se déchirent et je voulais faire un titre électro sur le revers de ce type de comportement, sur le côté honteux de se bourrer la gueule.”
English
Baio, the solo project of Vampire Weekend bassist Chris Baio, followed up a string of EPs (Mira EP, Sunburn EP) with his full-length debut, The Names, in September 2015. Chris’ solo work is a continuation of his time as a college radio DJ, where he first fell in love with electronic music. “What I wanted to feel with this record was that it’s not a band record, it’s not a solo record and it’s not a producer record, but a combination of all three. I wanted to create a space where almost anything could happen,” he says. As a DJ, he’s spun on Boiler Room, made several well-received mixes and performed all over the world. As a songwriter, he’s amassed praise from the likes of Pitchfork, Pretty Much Amazing, Spin, Paste and more.